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 Cellule Jinzo...

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Kumokami Hanako
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MessageSujet: Cellule Jinzo...   Cellule Jinzo... Icon_minitimeDim 7 Avr - 12:43

Participation: Jinzo
Aspect temporel: J+1 (un jour après le "test")


Le réveil est dur et âpre. La douleur que Jinzo ressent à travers son corps est si importante qu'il a du mal à comprendre tout d'abord si elle n'a qu'une seule origine, ou si ce sont plusieurs zones de son organisme qui le font souffrir. Ses sensations et ses repères sont complètement faussés et son esprit est encore embrouillé. Un silence de mort règne autour de lui, perturbé uniquement à intervalle à peu prêt régulier par un discret clapotement, comme une goutte d'eau dont la robe transparente s'éclaterait sur une surface plane et dure.
Jinzo peut sentir que tout son organisme serait prêt à s'écrouler vers l'avant, mais curieusement, ce n'est pas le cas. Après de longues secondes à émerger, il comprends que ses bras sont maintenus au niveau des biceps par des chaînes, et à ses poignets par des bracelets d'acier, qui le gardent bien serré contre un mur de pierre froide.
Un chatouillement désagréable le prends au niveau de ses pieds, qui lui paraissent étrangement douloureux, alors que sa conscience termine de s'éveiller.
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Jinzo
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MessageSujet: Re: Cellule Jinzo...   Cellule Jinzo... Icon_minitimeDim 7 Avr - 21:11

Sa tête résonne à chaque clapotis des gouttes tombant .
Ses lèvres sont sèches et sa mâchoire semble être en coton alors très lentement il passe sa langue sur ses lèvres. Dans le silence il a presque l'impression d'entendre sa langue râper sur ses lèvres, les deux étant aussi sèches l'une que l'autre.
Puis doucement il tourne la tête vers son bras droit, encore engourdi de ses derniers efforts et dans une curiosité désespérée, il tire un coup sec sur ses chaines... Curiosité qu'il regrette dans la seconde en sentant la douleur lui brûler le bras et le son de ses chaînes lui vriller la tête, lui rappelant douloureusement comment s'est terminé son dernier affrontement.

Alors que sa tête commence à s'apaiser, le chatouillement et la douleur de ses pieds se rappellent à son bon souvenir.
Sans doute une bestiole s'est elle appropriée la part du lion sur ses pieds. Il se souvient encore de ce garçon à l'orphelinat qui avait réveillé tout le dortoir en pleine nuit car un rat s’était glissé jusqu’à son oreiller et avait profité du sommeil du pauvre inconscient pour repartir avec un bout de son oreille. Ça avait été un drôle de réveil... Enfin si on peut appeler drôle les cris affolés d'un garçon en pleine nuit qui se tient la tête, les mains couvertes de sang.

Un sourire narquois s'étira sur les lèvres asséchées de Jinzo.
(On va voir si tu l'aime tant que ça mon pied...)
Et ignorant si il été retenue de la même manière par les jambes qu'il l'était par les bras, il lança un grand coup de pied à ce qui le chatouillait depuis son douloureux réveil.
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Kumokami Hanako
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MessageSujet: Re: Cellule Jinzo...   Cellule Jinzo... Icon_minitimeLun 8 Avr - 0:10

Les pieds de Jinzo sont légèrement ensanglantés, griffés par les rats qui sont venus le visiter pendant son sommeil mais malgré la douleur, le coup de pied que Jinzo assène -- ses pieds n'étant pas enchaînés comme ses bras -- envoi plusieurs de ses rongeurs valser à travers sa cellule, de petits cris perçant ponctuant leur envolée. Les autres, soudainement pris de panique, s'éparpillent rapidement alors qu'un couinement plus important que les autres retentit entre les murs de la cellule, et se répète comme si l'un des rats se débattait, à l'agonie.
Jinzo perçoit alors un objet brassant l'air dans un mouvement sec. Le corps d'un des rongeurs revient avec virulence dans sa direction, depuis l'un des coins les plus sombres de la pièce, avant de s'écraser à une vingtaine de centimètres de son visage contre le mur, et de s'abattre mollement sur le sol.
Un léger crissement métallique se fait entendre, comme plusieurs lames fines qu'on frotteraient entre elles, accompagné par le froissement d'un tissu. Puis le silence retombe dans la cellule.
Un unique carré de lumière frappe le centre de la pièce, provenant d'une lucarne dans le plafond, mais cette lueur est d'une intensité si pauvre qu'elle est bien insuffisante pour éclairer correctement l'endroit. Au mieux, Jinzo parvient à distinguer l'ombre de ce qu'il identifie comme une silhouette relativement élancée, prêt d'un des coins de la grille fermée de sa cellule. Une ombre qui, même s'il ne peut la voir clairement, le fixe intensément alors qu'il se trouve là, lourdement enchaîné au point que ses bras porteront les marques de ses chaînes pendant plusieurs jours, et vêtu dans son plus simple appareil.
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Jinzo
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MessageSujet: Re: Cellule Jinzo...   Cellule Jinzo... Icon_minitimeLun 8 Avr - 15:50

Les yeux de Jinzo mettent quelques instants à se détacher du corps sans vie du rongeur à ses pieds. quleques instants pendant lesquels il sent les quelques gouttes de sang projettées par le rat quand il a heurté le mur lui couler le long de la joue.

Le gout apre et ferreux du sang dans sa bouche fini de ramener Jinzo à ses sens avec brutalité, fermant les yeux une seconde il inspire lentement, gonflant sa poitrine au maximum, bombant le torse pour sentir chacuns de ses muscles, verifiant que chacuns des rouages qui compose sa machinerie de chair est bien à sa place. Puis satisfait c'est dans un long soupir qu'il expulse tout cet air en rouvrant les yeux, un regard bien plus alerte et un air bien plus serein s'affichant sur son visage.

Toisant le coin où la silouhette se fondait dans les ombres dans un tintement de metal et un bruissement de tissu c'est avec une voix pateuse mais d'un serieux à toute epreuve qu'il s'exprime:

"Ce serait sans doute plus pratique que vous sortiez de votre coin, on n'aurait sans doute moins de mal à dicuter sans s'envoyer mutuellement des rats au visage..."

Puis haussant les épaules dans un bruit de metal il continue sur sa lancée:

"De toute facon ce n'est pas comme si je pouvais partir d'ici et comme vous pouvez le voir, je ne cache rien dans ma manche... Facon de parler."

Le ton serieux et l'intensité du regard de Jinzo tranchant radicalement avec la légereté de ses paroles.
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Kumokami Hanako
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MessageSujet: Re: Cellule Jinzo...   Cellule Jinzo... Icon_minitimeLun 8 Avr - 23:30

C'est d'abord un lourd silence qui réponds à Jinzo, un lourd et long silence. Même les rats se sont tus, et surtout dispersés en grande hâte. Le léger crissement de métal retentit à nouveau, bref et rapide, irrémédiablement accompagné par le froissement de tissu. Puis il se tait, avant de se faire entendre à nouveau, mais de manière bien plus lente. L'opération se répète une autre fois, puis un calme parfait s'instaure encore.
Soudainement, des pas lent, calculés au millimètre prêt résonnent bientôt dans la petite cellule, et contre toute attente, la silhouette qui attendait, tapie dans l'ombre, s'avance juste sous la raie de lumière qui perce depuis la lucarne.

Ce qui marque d'emblée, au vue de la femme brune, superbe de surcroît, qui se tient devant Jinzo, c'est le raffinement dont elle est couverte.

Cellule Jinzo... Mentor13

Elle a le maintien digne, le regard droit et fier souligné par des cils longs et soignés qui participent à l'intensifié remarquablement. Ses bras, du bas de l'épaule au poignet, son couverts de manches de tissu noir élégant qui donne l'impression d'être torsadées, comme si elles étaient constituées de longues feuilles assemblées astucieusement par les bordures. Des épaulières raffinées, relativement ovale et flanquées d'un pourtour d'un métal doré se chargent de maintenir le haut des manches. La femme porte une combinaison noire semi transparente, couverte au jambe par des bas d'un doux gris. Ses mains sont couvertes de gants pourvus du même tissu. De la fourrure noire suit le tour de col d'un pourpoint de cuir noir largement échancré sur le creux de sa poitrine, et qui se poursuit sur le reste de son corps, au-dessus de la combinaison, en une robe en deux pans, avant et arrière, et ouverte sur son ventre. Ses cheveux sont soigneusement tirés en arrière, n'étaient quelques mèches tombant librement sur son visage sans défaut et donnant une petite touche de liberté à l'ensemble, et se terminent par un magnifique chignon sur le haut de sa nuque. Sa silhouette est élancée et gracieuse.

En tout point, cette femme semble froidement parfaite, tout comme l'expression de son visage, impassible.

Elle a les bras croisés sur sa poitrine, et tient dans chaque main de longs éventails refermés, l'un tourné vers le bas, alors que le bout de l'autre tutoie par petits à coup légers la lèvre inférieure de la femme. Celle-ci continue de regarder Jinzo avec une intensité redoublée, et sa petite manie avec l'éventail donnerait à faire croire qu'elle semble s'interroger sur quelque chose. Dans tous les cas, il est difficile pour Jinzo de le déduire avec certitude.

Finalement, comme si elle avait suffisamment passé de temps sous la lumière mâte surgissant dans la cellule, elle reprends sa marche parfaite vers le jeune homme, et tout en marchant, ouvre complètement l'un de ses éventails d'un coup sec, le bruit de crissement métallique retentissant rapidement à l’entre choc des différentes lames métalliques qui constituent l'armature de l'éventail, et le tissu se dépliant dans un discret froissement. Au bout de chaque tige métallique, des pointes acérées ont surgi, suffisamment petites pour presque passer inaperçues, suffisamment coupantes pour provoquer de belles lacérations sous leurs griffes. D'une main légère, elle tends l'éventail jusqu'au cou de Jinzo, et remonte en léchant sa gorge d'une des pointes, sans toutefois appuyer, jusqu'à forcer le jeune homme à légèrement relever la tête. Ses yeux ne trahissent pour le moment aucun sentiment, mais paraissent examiner dans le moindre détail Jinzo et sa réaction.

L'éventail s'affaisse vers la poitrine de Jinzo, ses pointes frôlant avec froideur sa peau, alors que la femme le fixe toujours plus intensément dans les yeux, comme par jeu. Puis avec une douceur incroyable, la femme replit l'éventail, lentement, très lentement. Les pointes gravent affreusement dans la peau du jeune homme une belle entaille, dont la douleur que peut en ressentir Jinzo au fur et à mesure qu'elle se creuse, est à l'exacte opposée de cette douceur dont la femme fait preuve pour refermer son arme. Dans le mouvement, les pointes dinissent par s'être suffisamment refermées pour ne plus toucher le corps du jeune homme, sur la poitrine duquel s'échappe un mince filet de sang le long de la coupure d'environ cinq pouces qu'on vient de lui infliger. Si elle n'est pas suffisante pour provoquer une blessure grave, l'entaille se muera certainement en une cicatrice qui mettra du temps à disparaître, telle une marque apposée sur lui, et parcourant son torse à cheval sur son pectoraux droit et gauche.

La jeune femme, toujours sans un mot, poursuit son examen méticuleux, rangeant ses éventails en les accrochant à une petite boucle d'argent sur son flan droit, et cette fois, c'est du bout des doigts qu'elle effleure les muscles saillant des bras de Jinzo, comme si elle inspectait les moindres défauts ou qualités de sa musculature. Revenant vers son torse, elle finit par glisser son index sur l'entaille qu'elle a faite un peu plus tôt, et récupère une fine goutte de sang qu'elle porte à sa bouche, suçant brièvement et délicatement le bout de son doigt, ses yeux d'argent plongés dans ceux du jeune homme, ses paupières papillonnant légèrement, comme si elle attendait maintenant quelque chose.


Dernière édition par Kumokami Hanako le Dim 14 Avr - 17:27, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Cellule Jinzo...   Cellule Jinzo... Icon_minitimeMar 9 Avr - 10:45

Apres la boucherie dans laquelle il avait été plongé et les circonstances de son reveil, il s'attendait à voir un golgoth ou au moins un homme émmerger de l'ombre. La présence d'une femme dans cette cellule a de quoi confondre son jugement, surtout que le soin apporté à ses atours et à sa personne tranche radicalement avec l'ambience des lieux.

Mais la vue de ces évantails et la maniere mesurée, calculée de marcher ont tôt fait de rappeler à Jinzo qu'il est dans la taniere de monstres, peut importe leurs pelures, ce sont des fauves et lui, pendu ainsi par des chaines ressemble à s'y meprendre un quartier de viande laissé au bon plaisir de sa géôliere.

Forcé de relever la tete pour plonger son regard dans celui de la femme qui lui fait face, il sait d'instinct qu'lle n'a pas fini de s'amuser avec lui, ce sont toujours les regards les plus vides qui ont le plus de folie cachées derrieres leurs paupieres, alors lentement il se glissa entre les murs de sa tete afin de laisser son corps subir ce qu'on voulait bien lui infliger et n'assister que de loin à la danse sadique des lames de l'éventail sur sa poitrine. Ce n'est qu'un mauvais moment à passer, un de plus.

La douleur arrive, lente et cuisante, comme si la femme voulait profiter de chaque petite seconde pendant laquelle la peau se dechire sous le metal et malgré la froide brulure qui lui parcourt le torse, ce n'est q'un petit, presque infime crispement de machoire de Jinzo qui répond à l'intense regard posé sur lui.

C'est un détail qui force Jinzo à reprendre la parole. Cette attente dans le regard de la femme le déconcerte au plus au point, jamais lors des mauvaises passes dans lesquelles il s'etait retrouvé on avait attendu quoi que ce soit de lui, il avait juste eu à attendre le moment où son tortionnaire baisserait sa garde pour lui regler son cas. Alors, levant un sourcil de surprise tout en prenant à nouveau la parole avec le meme ton et le meme regard sans faille:

"Qu'est ce que vous attendez ? Si c'est juste de la viande que vous vouliez, il y a une arene pleine que vous auriez pu découper à loisir... Enfin je dis ca, ce n'est pas comme si je pouvais vous refuser quelque chose." Tirant sur ses chaines dans un brouhaha metallique pour souligner ses dires. Puis plissant les yeux pour essayer de mieux saisir les souhaits de la femme, il continue de parler, plus pour lui même que pour l'intéressée:

"Ou alors vous avez deja pris ce qu'il vous fallait..." Laissant son regard tomber sur l'entaille de sa poitrine, posée là comme une marque de propriété sanglante.
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Kumokami Hanako
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MessageSujet: Re: Cellule Jinzo...   Cellule Jinzo... Icon_minitimeDim 14 Avr - 14:02

La femme continue de le regarder un petit moment en silence, avant de répondre avec une neutralité parfaite, comme si elle contrôlait parfaitement ses émotions, ses sentiments, et qu'un simple battement de cils ne pouvait intervenir sans son consentement calculé.

_Une tendance naturelle à l'action plutôt qu'à la passivité. Une bonne musculature. De bons réflexes. Couplé à une bonne dose de chance aussi -- un sourire amusée s'affiche sur son visage, éveillant temporairement autre chose qu'une façade froidement belle -- mais également une certaine propension à lâcher la bride à sa sauvagerie. Cela donne au final une efficacité intéressante mais certainement dénuée de grâce. Et je t'ai tout de même choisi, toi qui pourtant paraît aussi éloigné de mes goûts et de mes attentes.

Une nouvelle fois, la femme semble s'interroger intérieurement, passant le bout de son index sur la joue de Jinzo avec une lenteur exquise.

_Le potentiel immédiat le plus élevé. Si nous avions demandé qu'il n'en reste qu'un, c'eut été toi à n'en pas douter.

Toujours avec des gestes précis et calme, elle remet en place quelques mèches de cheveux tombant sur le front de Jinzo, avant d'approcher son visage prêt du sien.

_Agaçant n'est-ce pas? Ces chaînes. Elles privent de liberté ton corps, mais font-elles aussi que tu ne puisses continuer à faire des choix? Est-ce les chaînes qui t'empêchent de me refuser quoique ce soit ou bien toi-même qui te l'impose parce que justement tu te sens privé de ta liberté?
questionne-t-elle avec malice, posant complètement sa main sur la joue gauche de Jinzo et plongeant plus que jamais son regard dans le sien.

_Tu veux que je les retire? Je le peux
, poursuit-elle en déplaçant distraitement sa main de sa joue à son cou, puis continuant de glisser sur son épaule, comme si elle allait gagner la chaîne qui entrave ce premier bras. Son geste se suspends alors sur le biceps de Jinzo.

_Mais il faut aussi que je le veuille, ajoute-elle en papillonnant innocemment des paupières. Fait de mes caprices ton caprice, et je retire tes chaînes. Éveilles ma curiosité comme tu as su le faire dans la fosse. Il ne tient qu'à toi d'acquérir un début de liberté, fusse à travers moi. Penses plus loin que le matériel. Penses au but et au moyen de l'atteindre, ne fixes pas ta volonté sur ce qui t'entrave. Si tu es capable de plier la volonté des gens à ta volonté, il n'est nulle cage que l'on pourrait t'imposer.
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MessageSujet: Re: Cellule Jinzo...   Cellule Jinzo... Icon_minitimeLun 15 Avr - 0:31

Au contact de la main sur le fer de son bras, Jinzo se lance en avant, faisant claquer ses chaines dans un bruit grondant. Mais dans cet acte, le but recherché ne semble pas très clair, est ce juste pour se dégager de l’étreinte de sa geôlière ou bien pour l’empêcher de défaire ses liens. Le visage fermé de Jinzo n'est qu'un masque maussade dont rien ne semble pouvoir ressortir, si ce n'est cette flamme froide au fond de son regard, à présent redoublant de vigueur.

"- Vous voulez me libérez ? Vous pensez que ces chaines privent mon corps de ma liberté ? Que je me persuade d’être dans une impasse afin de vous laisser faire ce que bon vous semble ?"

Relevant les yeux pour les plonger tel deux lances violettes dans la femme qui se tient face à lui, le détachement dont il faisait preuve se fissurant comme sous la poussé d'un courant de rage telle que celle dont il avait fait preuve dans l’arène. Tendant ses chaines à l’extrême, on s'attendrait presque à voir les attaches du mur bouger sous la pression que le corps de Jinzo leur inflige mais l'acier reste encore le plus fort. Mais de ça il n'en à cure.

"- Vous me parlez de vos caprices à faire miens ? D’éveiller votre curiosité afin de trouver un début de liberté ? Mais ce mot n'est qu'un mot, qu'une idée dont je ne connais même pas le sens ! Depuis mon premier jour j'ai du faire face à la mort, j'ai gagné cette soit disant liberté comme un charognard, volant ses miettes, fuyant et tuant pour rester en vie un jour de plus ! Je n'ai que faire de vos histoires de volonté... Ce monde EST ma cage !"

Alors aussi brusquement qu'elle était venue, la colère de Jinzo disparut, ses yeux se fermant comme deux tombes, les chaines se relâchant et ses muscles se détendant comme une marionnette dont on aurait coupé les fils, seul le sang s'échappant de sa plaie montre le souvenir de sa fureur. Une seconde se passe... Puis deux... Une troisième interminable seconde se passe et dans un souffle, tel un fouet la jambe de Jinzo se détend pour s’arrêter à quelques centimètres de la tête de sa gardienne.

"- Votre liberté ne sera qu'une cage de plus pour moi. Et comme toutes celles que j'ai connu, je finirai par en faire voler les barreaux, à en détruire la moindre parcelle. Et si pour m'échapper de cet enfer je dois devenir un démon moi même, alors un démon je deviendrai !"

Rouvrant les yeux pour ponctuer sa tirade, il finit à mi-voix avec une assurance telle que les chaines qui l'entrave et les épais murs de pierres qui l'emprisonnent ne semble être fait que de papier :

"- Libre à vous de défaire ces liens et de vous amuser comme bon vous semble, de me modeler à votre guise, mais n'oubliez pas mes mots... Fussent-ils les dernier que je doive prononcer."
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Kumokami Hanako
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MessageSujet: Re: Cellule Jinzo...   Cellule Jinzo... Icon_minitimeDim 9 Juin - 17:46

Un long moment de silence suit le discours de Jinzo, durant lequel la femme demeure parfaitement immobile et ne le quitte pas des yeux. Son expression reste parfaitement indéchiffrable, jusqu'à ce que deux mots fatidiques sortent de sa bouche.

_Quelle déception...

Pour la première fois depuis le début de l'entrevue, une once de dégoût mêlé à de la colère pure semble transparaître sur son beau visage et le défigurer de manière inhumaine. Sa bouche forme un rictus peu flatteur et une dangereuse étincelle passe dans son regard.
Soudainement, l'une des mains de la femme se retrouve derrière le mollet de la jambe tendue de Jinzo, et l'autre sur son genoux. L'instant d'après, Jinzo voit la partie basse de sa jambe revenir dans un axe contraire à la logique d'articulation d'une jambe, avant que son tibia ne retombe comme un membre inarticulé le long de sa cuisse encore levée. Une douleur horrible et fulgurante se répands dans tout son membre, alors qu'il prends conscience de ce qui vient de se passer. Malgré toute sa volonté, il lui est parfaitement impossible de se retrancher dans son esprit pour chasser cette douleur là, et étouffer le cri qui lui sort de la gorge. Un cri qui résonne lourdement sur les murs de pierre.

Alors même que le garçon tente probablement de se reprendre, la femme ne lui en laisse pas le temps et agrippe férocement ses cheveux pour redresser le visage de Jinzo vers le sien. La force que le garçon peut ressentir dans sa poigne lui paraît alors complètement disproportionnée vis à vis de la stature de sa geôlière, comme si son soudain accès de rage décuplé sa puissance.

_Il y a deux choses que je hais par-dessus tout, lui indique-t-elle avec pour la première fois dans la voix, une férocité et une démence telles qu'il ne viendrait à l'idée de personne de l'interrompre, la première, c'est ce qui est disgracieux. Mais laisse moi te dire une chose, ce n'est rien comparé à mon dégoût de la déception. Et en l'espace d'un bref monologue plein d'ineptie, tu as déçu mon intérêt plus que de raison.

Rageusement, la femme agite la tête de Jinzo à droite et à gauche, plusieurs fois, avant de l'immobiliser à nouveau pour le regarder bien dans les yeux.

_Commence par te rendre compte des contradictions de ton propre discours et de ton attitude, aussi stupide sois-tu! Tu parles du monde comme de ta cage, mais tu n'as même pas compris que le monde n'avait rien à voir dans tout ça. Ta cage n'est pas le monde, car le monde est la cage de tous et pas uniquement de ta misérable personne. Ta cage à toi est la survie, depuis le début de ta vie!


Lâchant brièvement les cheveux de Jinzo, la femme lui assène un coup de son éventail refermé en pleine joue, avant de l'agripper par sa chevelure à nouveau, l'éventail ouvert et ses pointes léchant la peau du cou du jeune homme.

_Une cage dont tu n'as eu de cesse d'essayer de repousser les barreaux pour agrandir l'illusion de liberté que tu t'es créé. Tu te crois fort parce que tu as su briser d'autres "cages" qui ont pu t'entraver? Qu'as-tu brisé à part des chimères, alors même que tu ne comprends pas le sens du mot liberté et qu'en plus tu l'avoues toi-même? Tu n'as jamais rien brisé, gamin, parce que tu as préféré ne pas voir l'essentiel, ne pas comprendre la vérité, l'horrible vérité qui se tient derrière toute existence. Tu m'entends bien, tu n'as jamais rien brisé et la meilleur preuve en est toutes ces cages qui se relayent pour enfermer ta vie au fil des jours qui passent. L'une après l'autre. L'une cède, mais aussitôt l'autre la remplace. Tu saisis?

Avec une lenteur toute calculée, l'une des pointes de l'éventail griffe légèrement le cou de Jinzo. D'abord en allant vers le haut. Ensuite vers le bas.

_Tu ne briseras jamais aucune cage qui t'entrave parce que tu ne sais pas ce que c'est de ne pas avoir de cage, tu ne comprends pas ce qu'est la liberté. Tu as peur de savoir ce que c'est, alors tu te complets dans ton semblant de force à croire qu'à chaque obstacle brisé c'est une cage de plus qui disparaît. Ce genre de comportement mène irrémédiablement vers une issue unique: la mort.


La femme recule alors d'un pas, de profil, l'un de ses éventails brandit face à elle. Après quelques secondes d'expectatives, elle commence un ballet élégant de coups en direction de Jinzo, alors même qu'elle se tient à une distance d'où les pointes de son éventail ne devraient pas pouvoir l'atteindre. Contre toute attente, le corps de Jinzo se couvrent de lourdes coupures à chaque geste de la femme, et bientôt, des lignes de sang se peignent sur le sol et sur le mur de pierre où le jeune homme est attaché. La douleur est progressive, comme si petit à petit sa geôlière lâchait la bonde à ses coups. Si les premières lacérations évoquent de douloureuses piqûres d'insectes, bientôt ce sont de lourdes lames affûtées que Jinzo croit ressentir lui traverser la peau, des lames qui ne lui laissent aucun répit et sapent sa résistance comme une sangsue boit le sang sur un cadavre: lentement, atrocement.

_Ce serait si facile. Tu veux mourir, je peux exaucer ton souhait, là, ici et maintenant! Ah mais non, toutes mes excuses sieur sans peur, tu voulais devenir un démon pour t'échapper de cet enfer non?

Elle eut un rire sarcastique tout en poursuivant sa danse mortuaire.

_Les démons ne s'échappent pas de l'enfer imbécile, ils y règnent! Ne me parle pas d'enfer, tu ne sais pas ce que c'est. Tu crois qu'avec les souffrances que tu as pu vivre tu connaîs tout de la vie et de ce qu'elle a de pire à offrir, mais en fait tu ne sais rien de tout ça. Tu n'es qu'un chiot qui aboi avec la volonté de se faire passer pour un loup, mais qui dès qu'il tombe sur plus fort que lui rampe désespérément avec la queue entre les jambes, espérant grignoter petit à petit les chaînes qui l'entravent pour lâchement remonter jusqu'à l'anneau maître.
Et puis devenir un démon, alors même que tu prononces des mots que tu me demandes de ne pas oublier et qui si je les prenais à la lettre te feraient tuer sur l'instant? Mais quel pathétique démon tu fais!

Jinzo continue d'être "fouetté" par les mouvements de la femme. Les douleurs de chacune des blessures qu'elle lui inflige se mêlent progressivement, formant un cercle vicieux qui paraît ne pas avoir d'issu, et l'étreignent toujours plus intensément au point qu'il pourrait en perdre connaissance, son corps couvert de son propre sang.

Brusquement, elle interrompe son manège et se propulse contre lui, transperçant des pointes as-serrées sa peau. La femme s'amuse alors à triturer son ventre en exerçant des mouvements du poignets ponctués de pressions aléatoires.

Avec tous les coups qu'il a reçu, Jinzo a la vue qui se brouille, et ne peut plus être vraiment sur qu'il perçoit correctement son environnement. Malgré tout, la femme poursuit en murmurant à son oreille:

_Tu veux que ce soit tes derniers mots? Tu penses me faire croire que tu n'as pas peur de la mort? Je pense que tu n'as vraiment rien compris mon pauvre ami, et tu devrais mûrement réfléchir à mes paroles. Actuellement, tu n'es rien. Ta vie n'a pas plus de valeur que celle du rat qui gît à tes pieds, et je n'hésiterais pas à t'oublier ici comme la larve que tu es, si ta volonté est inexistante. Je n'ai pas besoin d'une coquille de muscles vide de volonté, tout comme je n'ai aucunement l'intention de te modeler à ma guise. Ma seule attente est de faire du potentiel le potentiel parfait. Que ce soit le tien ou celui de quelqu'un d'autre, je n'en ai cure. Mais il t'appartient que je te choisisse plutôt qu'un autre.


Sans ménagement, la femme repousse le visage de Jinzo qui s'en va cogner contre la pierre, le sonnant légèrement, et recule de plusieurs pas.

_Très bien, assez plaisanter. Tu veux jouer à effrayer la peur elle-même, soit. A partir de maintenant, mon intérêt pour toi est revenu au néant. Chaque jour, je reviendrais te voir, et chaque jour j'attendrais que tu éveilles à nouveau ce quelque chose qui m'a fait te choisir. A chaque fois que tu me décevras, je te briserais un membre. Et quand tu n'auras plus de membre à briser, je veillerais personnellement à ce que tu rejoignes tous les déchets dont la vie était absolument vide de sens et qui ont pu fouler ce monde. Je te laisse compter combien de chance de m'intéresser cela te fais.

Observant Jinzo, son corps affreusement mutilé et dégoulinant de sang, la femme commence à reculer lentement vers l'entrée de la cellule, sa démarche sereine et calculée retrouvée, son visage à nouveau figé dans sa froide beauté...
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MessageSujet: Re: Cellule Jinzo...   Cellule Jinzo... Icon_minitimeVen 14 Juin - 1:15

La douleur est atroce...

Il savait que ça allait se passer ainsi. C’était le but, il voulait la pousser à révéler quelle sorte de monstre elle était, quelles étaient les chances de trouver une fissure dans cette figure trop parfaite, une faille à exploiter contre elle. Mais à présent il le regrette amèrement...

La douleur est horrible...

Et les murs de son esprit qui pourtant l'avaient protégé si bien pendant toutes ces années se fissurent et lâchent sous la vague déferlante de douleur qui l’asseye. Il sent la poigne de la femme et une peur sourde monte dans son estomac, elle est bien pire que tout ce qu'il a jamais rencontré, bien pire qu'un animal, bien au delà d'un monstre, sa force ferait pâlir un démon. Et il est là, impuissant, entre les griffes de cette chose merveilleusement mortelle qui semble mue, nourrie par la colère qu'il à lui même engendré.

La douleur est abominable...

Et elle continue son oeuvre, lacérant avec précision le corps du jeune garçon, de plus en plus fort, de plus en plus profondément, comme si elle savait exactement ou se trouve les nerfs les plus sensibles de Jinzo, transformant une entaille déjà peu engageante en un torrent de feu sauvage. Elle lui parle mais ses oreilles sifflent. Elle le force à regarder mais son regard s'égare. Elle essaye de capter son attention mais il est perdu dans un océan de supplices. Alors il voit les lames plonger vers son ventre, peut être est ce son cerveau saturé qui lui joue des tours mais il les voit comme si le temps s'écoulait au ralenti, tel du goudron et non du sable dans le sablier. Dans cette attente enfiévrée, une seule chose lui vient en tête, c'est que cette fois...

La douleur est insoutenable...

Les lames s'enfonce dans sa chair. Alors comme une fenêtre dont on aurait soufflé la bougie, comme un flocon de neige sous les rayons du soleil, la conscience de Jinzo s'évapore, disparaît. La flamme pourtant si vivace qui couvait dans ses yeux n'est plus, la fermeté de ses muscles, tendus par la douleur s'efface et de sa bouche entrouverte s’échappe un filet de bile. Il ne s'est pas évanouit, il lui aurait fallut plus de force pour le faire et la douleur est telle qu'elle l'en a priver jusqu’à sa dernière parcelle. Il n'est tout simplement plus là, plus conscient, plus rien...

Tout est noir.

Des heures plus tard, une parcelle de lucidité revient dans ce corps inerte qui ne s'est accroché à la vie que par réflexe et les yeux secs et fatigués de Jinzo lui dépeignent un spectacle des plus sinistre. Sa jambe pend mollement, son corps n'est plus qu'un enchevêtrement de lacérations et ses muscles abdominaux sont à  peine à quelques centimètres de révéler leur précieux contenu. Le sang a déjà commencé à sécher et au vue de la mare collante dans laquelle ses orteils baignent, c'est un miracle qu'il soit encore en vie... Enfin ça l'aurait été si deux simples phrases ne résonnaient pas dans sa tête comme le son d'une lugubre cloche funéraire:

"- Chaque jour, je reviendrai te voir...
...Je te briserai..."

Il n’était plus rien, plus qu'un jouet livré au bon vouloir d'une chose si au delà de sa compréhension qu'il ne sait plus quoi faire, plus quoi penser. Il sait juste qu'il est impuissant, pour la première fois de sa courte vie, il est véritablement désarmé, réduit à néant.
Alors une seule pensée va le hanter pendant les longues heures de souffrance qui suivront, une pensée simple, courte et affreusement réaliste, coupant toute perspective, toute tentative de plan:

Il ne sortira pas d'ici vivant.


Jour 1: fin
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MessageSujet: Re: Cellule Jinzo...   Cellule Jinzo... Icon_minitimeDim 30 Juin - 17:09

Aspect temporel: jour 2

Combien de minutes, combien d'heures ont passé depuis le passage de la femme. Dans sa cellule, quasiment sans lumière, le temps paraît disproportionné. Une seconde pourrait aussi bien durer plusieurs minutes, ou une heure quelques minutes, les notions habituelles n'ont plus cours actuellement, et Jinzo a la sensation d'avoir déjà passé de nombreux jours dans sa pénombre. On ne l'a toujours pas nourri ou fait boire depuis qu'ELLE est venue. Le sol de pierre en dessous de Jinzo a pris la couleur brunâtre du sang séché. Tout semble toujours silencieux alentours, au point que cela en devient oppressant.

La fatigue avait fini par faire sombrer Jinzo dans un inconscient partiel quelques temps, sans qu'il soit possible de savoir combien exactement. La tête basse, menton sur sa poitrine, le jeune homme revient à lui lentement. Après que ses yeux se soient entrouverts, sa vision mets plusieurs minutes à se réaccoutumer à la demi obscurité ambiante et à distinguer correctement les dalles de pierre.

C'est alors que Jinzo aperçoit ces deux pieds nus tournés vers lui, à deux dalles de distance....
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MessageSujet: Re: Cellule Jinzo...   Cellule Jinzo... Icon_minitimeJeu 4 Juil - 0:01

Son premier réveil avait été des plus déplaisant, mais il aurait préféré le revivre pour le restant de ses jours plutôt que d'avoir à subir ce réveil ci.
C'est comme si tout ce qu'il avait vécu jusqu’à présent, toutes ces épreuves, tous ces moments de doutes et de supplices n'avaient été que des grains de sables balayés par la tempête de douleur que cette femme avait abattue sur lui.

Il se sent mort, pas de par son état mais de par son impuissance et de son incompréhension face à cette situation, à cette personne et malgré tout son entêtement à ne pas vouloir se l'avouer, face au sentiment de vérité qui semble résonner dans les insultes de sa tortionnaire.

Il lui faut une somme d’énergie considérable pour réussir à lever les rideaux de fer que sont devenues ses paupières et plus encore pour arriver à faire le point sur ce qui l'entoure. Et quand enfin il se rend compte qu'il n'est pas seul, c'est un frisson d'effroi qui lui coule tel un torrent glacé le long de la colonne. Ce n'est pas la peur de la douleur ou même de la mort qui le paralyse mais la peur, pour la première fois de sa vie, de ne pas savoir quoi faire, de ne pas voir de sortie au bout du tunnel.
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MessageSujet: Re: Cellule Jinzo...   Cellule Jinzo... Icon_minitimeVen 5 Juil - 21:36

Les orteils bougent paresseusement, sa silhouette se balance lentement sur la plante de ses pieds. Le visage légèrement penché de côté, ses yeux couleur noisettes observent Jinzo comme un animal curieux devant un spectacle inattendu.
Elle a les cheveux cours et d'un noir de jais, deux mèches encadrant son visage. Vêtue d'un cours kimono violet qui descend au milieu de ses cuisses, un katana pends à sa ceinture sur son flanc gauche, et des kunaïs sont cinglés à une cuissarde sur sa jambe gauche.

Avec son esprit embrumé et la demie obscurité, Jinzo ne l'a pas forcément immédiatement reconnue, mais rapidement, il se rends à l'évidence. La fille qui se tient devant lui, c'est elle, elle qui s'est tenue également face à lui, là-bas dans la fosse.

Cellule Jinzo... 0310

Elle chantonne un petit air discret d'une manière tout à fait innocente, et par instant, des bribes de paroles entrecoupent la mélodie.

_Lalala la lala... si les doigts bougent encore, trois coup pour être sûre... lala lala la... si les paupières tressaillent encore, deux seront suffisant, mais qu'ils soient durs, pour être sûre... lalala la lala, lala lalala la... quand le corps est inerte, un corps sans tête c'est plus sur, pour être sûre...

La mélodie s'estompe et un bref instant le silence revient dans la cellule, avant que la fille n'avance d'un petit pas bondissant vers Jinzo.

_Nii-chan. C'est toi?

Elle approche son visage à une dizaine de centimètres du jeune homme, et hume à plein nez.

_Non, c'était la cellule de nii-chan, autrefois, mais ça ce n'est pas nii-chan. Ca a la même odeur pourtant, la même odeur de mort. Au début, quand nii-chan est arrivé. Vivant et mort à la fois. Pareil. Nii-chan a réussi lui. A trouver la réponse. Et aujourd'hui, il est parti.

A cette dernière évocation, une légère pointe de tristesse transparaît dans la voix de la fille.

_Tu veux être ni nii-chan? [grand-frère numéro 2]. Peut-être que tu vas trouver la réponse aussi. Nii-chan, lui, sa réponse c'était... c'était...

La voix de la fille se mets à trembler légèrement, avant qu'elle paraisse tituber quelque peu, sa tête chahutant à droite puis à gauche. Soudainement, son visage se redresse à nouveau vers Jinzo, et l'éclat de ses yeux s'est fait d'un violet luisant et vivace. Quand elle s'exprime à nouveau, sa voix paraît totalement mâture, à l'opposée même de ce qu'elle était auparavant.

_Le chien ne grogne plus. Le chien cherche mais il ne trouve pas la réponse? Sans doute parce qu'il ne cherche pas au bon endroit. La situation est différente des fois précédentes. Ca ne sent pas pareil, ça ne réagit pas pareil. Il est temps pour le chien d'aller chercher des instincts plus profonds, et de devenir quelque chose de plus qu'un chien. Il est temps pour le loup. Le loup n'a pas besoin de lumière au bout du tunnel pour trouver une sortie. Il a juste besoin d'écouter, de sentir, de guetter, d'apprendre à reconnaître les signes. Le chien enragé mords à tout va. Le loup sait quant mordre, quant attendre, et ce sont ses proies qui se jettent sur ses crocs. Le loup est souverain de la nuit, et maître du jour. Il maîtrise le cycle.


La fille se rapproche plus prêt de Jinzo, et passe une main d'un côté de son visage, sa tête de l'autre comme pour rapprocher sa tête vers elle alors qu'elle murmure à son oreille.

_Sais-tu pourquoi je t'ai choisi? Pourquoi tu n'es pas mort là-bas, dans la fosse? Veux-tu que je te donne cette réponse? Le pourquoi de tout ça?
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MessageSujet: Re: Cellule Jinzo...   Cellule Jinzo... Icon_minitimeLun 29 Juil - 1:57

La chansonnette de la jeune fille le laisse d'abord perplexe, résonnant à ses oreilles sans qu'il comprenne puis quand enfin, son esprit arrive à se remettre en ordre, le sens de ses paroles le cueille sans pitié.
C'est encore un autre des monstres de ce repaire qui vient de se glisser dans sa cage... Quand sa vue se fixe enfin sur la nouvelle venue, les souvenirs de l’arène lui reviennent en tête et une rage brûlante lui remonte des tripes, lui faisant oublier un instant la douleur qui lui vrille les muscles.

Son discours est incohérent, sa démarche n'a rien à voir avec celle qu'il a rencontré dans l'arène, elle ne semble plus être qu'un enfant sans défenses, pleine de faiblesses et de failles. Ses souvenirs lui reviennent doucement, la manière dont elle était possédée par le sabre, son regard absent teinté de violet et quand elle approche, il mime du mieux qu'il le peut un état des plus comateux et fixe à travers ses cheveux collés par la sueur et le sang la carotide de la jeune fille. Prêt à la mordre jusqu'au sang, jusqu'à ce que le corps sans vie de cette fille s'affale devant lui afin de fouiller ses poches avec sa jambe valide pour y trouver, avec un peu de chance, la clef de ses fers ou même de sa cellule.

Puis il la voit changer sous ses yeux, redevenir la marionnette sans âme contre laquelle il avait senti tout son corps vibrer d'excitation, ses muscles prêt à exploser sous la pression et alors qu'elle reprend la parole, ses mots semblent saisir avec justesse les pensées de Jinzo:

"- Le chien enragé mords à tout va. Le loup sait quant mordre, quant attendre, et ce sont ses proies qui se jettent sur ses crocs."


D'un brusque mouvement de tête il dégage les cheveux qui lui collent au front et toise la jeune fille, plongeant ses yeux dans les siens, la flamme violette de son propre regard étant revenue à la vie en même temps que la lueur de celle de sa visiteuse.
Il l'écoute sans comprendre.
D'abord on lui dit qu'il n'a jamais été libre, obnubilé par les barreaux qu'il construisait de lui même et maintenant voila qu'on le compare encore à un animal... Un chien, un loup, quelle différence ?
Il en a croisé des loups, ces bêtes chassant en bandes, attendant que leur victime affolée ne soit plus en étant de raisonner ou de courir avant de l'attaquer en groupe sans lui laisser la moindre chance. Quelle différence avec les chiens sauvages qui attaque pareillement et qui comme leurs cousins, ne sont plus l'ombre que d'eux même quand ils sont séparés du groupe.

Il n'est pas un loup, ni même un chien, la solitude est la faiblesse de ces bêtes alors que c'est de là qu'il tire sa force, il est un solitaire et c'est pour ça qu'il est encore vivant aujourd'hui, parce qu'il n'a eu qu'a se préoccuper de lui même, de protéger ses propres arrières sans penser à qui que ce soit dans les moments les plus critiques.
Et de plus, être en groupe n'aurait pas changé le situation, il aurait juste regardé une meute de plus s'entre déchirer dans l’arène et aurait invariablement fini ici, suspendu à ces chaines.

La main délicate de la fille lui frôle le coté du visage, il pourrait lui arracher un doigt d'un coup de mâchoire et ainsi la priver de l'utilisation correcte de son arme pour la fin de ses jours mais il attend car ses dernières questions lui laisse entrevoir la chance d'une sortie.
Qui sait... Elle semble dérangée mais après tout, les fous parlent souvent plus que les autres.

"- Si je suis à moitié mort ici et pas déjà froid dans la fosse, c'est parce que je me suis montré des plus habiles à votre petit jeu macabre, jeu dont vous n'avez même pas suivi les règles jusqu'au bout."

Faisant une pause forcée, le simple fait de parler lui coûtant plus qu'il ne l'aurait pensé, il continue en fronçant les sourcils:

"- Par contre cette histoire de choix m'amuse, l'autre m'a déjà dit qu'elle m'avait choisie et maintenant toi kugutsu (marionnette), et vu ce que la précédente à déjà prit, je ne suis pas sur que tu puisse t'offrir le même luxe si elle me veut encore vivant demain."

Sentant son habituel sourire narquois commencer à étirer ses lèvres, il se retient en pensant aux ennuis que ses bravades lui avaient causées et continue avec le plus grand sérieux:

"- Je ne connais pas la réponse à toutes ces questions, je ne connais même pas la question alors je t'écoute... Éclaire ma lanterne et je serai peut être encore en vie demain pour que tu puisse te souvenir de ton frère quelques heures de plus."
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MessageSujet: Re: Cellule Jinzo...   Cellule Jinzo... Icon_minitimeDim 24 Nov - 15:58

_La réponse c'est...

La jeune fille s’interrompt. Des pas retentissent non loin dans le couloir devant la cellule et une ombre apparaît légèrement sur le côté, pas suffisamment pour qu'on puisse en deviner l'apparence mais suggérant simplement sa silhouette.

La fille recule sa tête face à Jinzô. Elle a toujours son expression "éveillée" et cette lueur vivace dans les yeux, mais elle ne paraît pas vraiment enchantée de l'arrivée soudaine de l'autre personne.

Une voix l'interpelle alors, une voix que Jinzô ne connaît pas, relativement neutre quoiqu'il puisse déduire de son timbre que la fille qui s'exprime doit avoir à peu prêt le même âge que lui.


_Sae, tu n'as rien à faire ici. Dépêches-toi, Hiro-sama nous attends. Tu sais qu'il n'aime pas attendre.

Un long silence s'ensuit. Sae continue de fixer intensément du regard Jinzô. Soudain, le jeune homme ressent comme un coup sourd dans son esprit, et c'est comme s'il était toujours conscient, et présent deans la cellule, mais que tout son corps ne lui appartenait plus. Il sait, sans vraiment comprendre pourquoi, que quoiqu'il demande à son corps à cet instant, celui-ci ne répondra pas. Parler, hurler, bouger... tout semble lui être refusé.
D'un coup sec et rapide, si rapide qu'il ne comprends pas immédiatement ce qu'elle vient de faire, Sae enfonce un doigt dans le ventre de Jinzô, au niveau de l'estomac, par le biais d'une des plaies fragiles causées par "ELLE". Le jeune homme perçoit une chaleur douloureuse lui vriller le ventre mais il demeure incapable de grimacer, d'émettre quelques gémissements plaintifs que ce soit.
Un étrange sourire se glisse sur le visage de la jeune fille alors qu'elle retire aussi rapidement son doigt, et que le trou qui aurait du se former se referme comme si rien ne s'était passé.

Brusquement, la lueur dans le regard de Sae s'évapore, et une expression plus innocente mais dérangeante à la fois perce à nouveau, avant qu'elle ne réponde à l'autre silhouette avec un ton ironique.

_J'arrive. Je me suis perdue, encore une fois. La prochaine fois je prendrais des cailloux pour retrouver mon chemin...

Sae s'éloigne pour sortir de la cellule en sautillant, et s'arrête un instant, tournant son bassin pour observer Jinzô de côté.

_A bientôt, ninii-chan! Tu dois trouver la réponse, pour qu'on se revoit! clame-t-elle le plus communément du monde, un franc sourire aux lèvres.

Pendant un instant, son visage paraît être celui de n'importe quelle fille de son âge. La seconde d'après, elle a disparu dans le couloir, et deux cadences de pas s'éloignent jusqu'à disparaître dans le lointain.

Jinzô est à nouveau seul avec lui-même. Il a retrouver un contrôle total de son corps. Sauf qu'en plus de son état déplorable, de ses blessures et de sa douleur, une agitation certaine règne dans son organisme. Il n'a jamais ressenti rien de tel. C'est comme-ci quelque chose s'agitait en lui, comme-ci on avait introduit une larve, un parasite dans son corps. Il sait étrangement qu'il n'y a pourtant pas d'organisme étranger dans le sien. Non c'est plus de l'ordre de l'énergie. Quelque chose s'installe en lui. S'il devait définir cette "chose", ce serait un flux. Un flux énigmatique, rassurant et effrayant à la fois. Une sorte de présence qui cherche à se mettre à son aise. La sensation n'est vraiment pas agréable, proche de le faire vomir par moment. Il sent qu'on explore son être dans les moindres recoins, de son apparence à ses plus sombres pensées.
Finalement, la sensation s'estompe presque d'un coup. Elle est toujours là, très loin, enfoui en lui. Jinzô le sait. Toutefois, elle est comme endormie et devient un simple murmure de fond dans son âme, comme une légère brise de printemps à laquelle on ne prête pas attention.

Jinzô est à nouveau seul dans sa cellule. Enfin, pas tout à fait. "L'expérience" qu'il vient de vivre lui à fait momentanément perdre conscience avec la réalité, et il s'aperçoit maintenant que pendant les secondes, les minutes ou peut-être les heures de son "inattention", il n'a plus rien perçu, ni son, ni vue, ni toucher. Maintenant, il est alerte et éveillé, et ne peut que constater qu'en face de lui, "ELLE" se tient à nouveau, superbe, froide, parfaitement neutre.

D'un pas impeccable, elle s'avance jusqu'à lui, agrippe la mâchoire de Jinzô dans sa main délicate pour lui redresser le visage et tout en le regardant intensément, elle lui adresse:

_Bien, voyons ce que tu as à me dire aujourd'hui...
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MessageSujet: Re: Cellule Jinzo...   Cellule Jinzo... Icon_minitimeVen 29 Nov - 1:13

Le cœur encore au bord des lèvres après l’intrusion de sa dernière visiteuse, se sentant une fois de plus souillé mais là d’une manière encore inconnue, sentant une crasse tapie dans son être, attendant son heure pour ressurgir et lui rappeler qu’encore une fois il n’avait été qu’un tas de chair entre les mains d’une autre.


Le temps passe et petit à petit cette sensation ne devient qu’un inconfort lointain bien que toujours présente, comme si ça n’était jamais arrivé, même son torse ne porte pas la trace de la blessure qu’aurait du lui infliger cette fille. Perdu dans des méandres de douleur, il se laisse dériver pendant des minutes, des heures, perdant toute notion du temps dans l’obscurité, suspendu à ses chaines.

Soudain il est tiré de ses pensées par le contact froid et délicat d’une main sur sa mâchoire et alors que sa tête est tirée vers le haut, que ses yeux se plongent dans ceux de celle qui le tiens, la douleur reprends de plus belle, comme si la simple présence de cette femme rendait ce qui s’était passé plus frais dans sa chair.
Pendant un instant, pendant quelques secondes, il perd le contrôle de lui même, ses pupilles s’agitent ,se contractent et se révulsent. Un mélange de souffrance et d’effroi lui rempli l’âme comme jamais auparavant car il sait que cette femme peut venir l’arracher de ses retranchements dans un torrent de furie et même si il pouvait se cacher d’elle, il n’était pas sur que la souillure de kugutsu n’en profiterait pas pour s’emparer de lui à nouveau.
 
Apres ces secondes de peur et de doute et ayant repris le contrôle de soi au prix d’un effort bien plus important qu’il ne l’aurait imaginé, il regarde dans les yeux de sa gardienne et ce qu’il y voit lui met un coup de fouet tel que pendant un instant il en oublie la douleur et sent presque une pointe de bravoure monter en lui.
Ce regard froid, hautain et méprisant...
Ce regard qu’il a vu tant de fois posé sur lui...
Jamais dans un danger si grand, si mortel, certe... Mais il connait trop bien ce genre de regard, il a toujours fait en sorte de faire baisser la tête à ceux qui l’affichaient et ceux trop sur d’eux pour ne pas baisser les yeux et bien, il est déjà arrivé qu’il en prélevé quelques uns.

Comme un filet d’eau fraîche coulant le long de sa colonne, apaisant quelque peu son tourment, un calme étrange se rependit en lui. Alors tirant sur ses chaines pour faire meilleure figure, se redressant sur sa jambe valide, crispant son visage dans une expression qu’il voulait le plus neutre possible malgré le feu qui le rongeait à chaque mouvements il prit la parole, la bouche asséchée, la voix rauque :

« - ...Cette cellule est encore plus visitée qu’un temple un soir de nouvel an.
D’abord vous et ensuite cette kugutsu à moitié folle qui prend un malin plaisir à m’injecter je ne sais quoi... Il faudra lui dire qu’il y a quand même de meilleures manière de s’introduire à... »

Jinzo s’arrête un instant, réprimant une grimace de dégoût avant de continuer :

« - ...Et dans quelqu’un. »

Faisant une très légère pause pour essayer de tendre ses muscles dans une position plus soutenable, il continue avec ce sérieux étrangement décalé qui le caractérise :

« Quand à vos envies, vos devinettes et votre intérêt envolé pour moi, je n’ai même pas la moindre idée de ce que vous voulez. Vous l’avez dis je crois, je suis de nature à passer à l’action, à lâcher la bride plutôt que d’attendre... Et pour éveiller votre curiosité vous me menottez à un mur et me prenez une de mes jambes ?!
Comment pourrais je faire quoi que ce soit ainsi, c’est comme demander à un oiseau de voler avec une aile brisée pour vous divertir, c’est stupide, cruel et même un vieux chat obèse pourrait faire de son dîner un oiseau aux ailes brisées."

Obligé de refaire une pause pour cracher un caillot de sang séché de sa bouche, il respire un grand coup avant de reprendre à mi-voix :


« - La peur de la mort hein ? ...La mort... Elle est penchée au dessus de mon épaule depuis mon premier jour, elle est la seule que mes poings ne peuvent terrasser alors non, je ne suis ni assez sot ni assez fou pour ne pas en avoir peur. C’est cette peur qui m’a tenu à l’abri pendant longtemps et si je meurs dans cette cellule, mon plus grand regret ne sera pas de ne pas avoir eu plus peur d’elle mais plutôt qu’elle vienne me chercher sans me laisser une chance de comprendre pourquoi, bloqué dans une impasse, piégé comme un rat à votre bon vouloir... »

Alors lentement, contractant le haut de son corps, rouvrant plusieurs de ses plaies pour ne tenir qu’a la force de ses bras, il lève lentement le genou de sa jambe valide vers sa geôlière et bien que la crainte, la douleur, la peur, la fatigue et bien d’autres choses creusent son visage, à cet instant précis l’acier et le feu dont est fait son regard aurait de quoi briser bien des défenses.


« Je n’ai pas de réponses à vous donnez, j’ignore même jusqu’à votre question alors prenez votre livrée de chaire Shikuro-Dono. »
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MessageSujet: Re: Cellule Jinzo...   Cellule Jinzo... Icon_minitimeDim 1 Déc - 23:06

Comme lorsqu'elle était venue le voir la première fois, la femme laisse Jinzô débiter son monologue sans l'interrompre. Elle ne donne à paraître aucune réaction de prime abord, pas même alors qu'elle a pu contempler l'effroi temporaire du garçon.

Alors qu'il parle d'une "kugutsu" qui se serait introduit à lui, et en lui, elle paraît avoir un court haussement de sourcil, qui disparait aussi rapidement qu'il s'est fait jour.

Jinzô poursuit sa verbe, jusqu'à présenter son genoux à sa geôlière. Celle-ci approche lentement ses mains du membre inférieur encore valide du garçon. Puisqu'il réclame la douleur de lui-même, il n'y a visiblement aucune raison de ne pas le satisfaire.
Ses mains se posent autour du genoux, à l'identique d'hier pour son autre genoux mais contre toute attente, la femme rabaisse la jambe de Jinzô avec une délicatesse presque extraordinaire et surtout inattendue.

Elle rapproche son visage plus prêt de celui de Jinzô, attrapant ses cheveux dans ses mains pour lui maintenir la tête, sans toutefois tirer pour ne pas lui infliger de douleur -- à la grande stupéfaction de Jinzo -- et plonge un regard intense dans le sien, comme si elle le sondait. Soudainement, Jinzô ressent une courte chaleur dans ses yeux et sa vue semble changer un instant fugace mais trop rapide pour qu'il saisisse vraiment ce qui est arrivé.
La femme, elle, a un léger mouvement de recul et lâche même les cheveux de Jinzô.
Sur son visage, ce n'est pas de la peur ou de l'inquiétude qui apparaît mais de la surprise. Elle finit par fermer les yeux quelques secondes, et un sourire finit par naître sur ses lèvres. Un petit rire cristallin sort de sa gorge.

_Pourquoi pas après tout... ça ne rendra les choses que plus intéressante. Je suis sur que tu n'avais pas prévu ça... Endô-san.

La femme lève à nouveau ses paupières. Elle se rapproche de Jinzô et commence à inspecter ses blessures d'une de ses mains, passant ses doigts délicatement dessus.

_Et bien et bien... si tu n'avais pas éveillé mon attention dans la fosse, je n'aurais sans doute pas eu autant de retenu hier, et nous n'aurions pas pu reparler aujourd'hui... Rien d'alarmant, tout sera parfaitement soignable, y comprit ton genoux.

La femme a un beau sourire qui s'affiche sur son visage, son regard se délectant visiblement du feu qui brûle dans celui de Jinzô, alors que ses paupières papillonnent légèrement, soulignant encore plus l'intensité de son propre regard. De longues secondes, elle maintient cette confrontation silencieuse, avant de poser sa main sur la joue de Jinzô, et de s'adresser à lui avec une once de satisfaction dans la voix.

_Voilà. C'est ce regard là qui m'intéresse. Cette volonté qui se défends de pouvoir être brisé par quoique ce soit. Une volonté derrière laquelle se cache un discours bien plus intéressant, bien plus posé et réfléchi qu'hier. Nous allons peut-être enfin pouvoir passer à des choses plus intéressantes. En revanche, si tu ne veux pas perdre définitivement l'usage de quelques membres que ce soit, il va falloir que tu retiennes rapidement de ne plus tendre jambes, bras ou quoique ce fut vers moi sans mon autorisation.

La femme recule de quelques pas dans la cellule, tournant sur elle-même et jouant avec son éventail comme elle avait pu le faire hier, le dépliant et le repliant machinalement. Elle ajoute.

_Il est bon que tu es peur de la mort. Dans une certaine mesure. Seuls les fous inutiles ignorent la peur de la mort. Tu as su te servir de cette peur pour survivre jusqu'ici, mais il va falloir aller au-delà désormais. Quant à voler sans ailes...

A nouveau, la femme se tourne vers Jinzô et s'approche d'une démarche très lente et sensuelle.

_Lorsqu'on se fait couper les ailes, on apprends à marcher sur terre et à fouler le monde de son empreinte. Lorsqu'on se fait couper les jambes, et enterré plus bas que terre, on apprends à mordre au-dessus de soi. C'est ainsi que font les gens, mais toi...

La femme se trouve maintenant tout prêt de Jinzô, si prêt que leurs corps sont presque l'un contre l'autre.

_Toi je t'apprendrais à t'envoler même sans ailes. Un membre arraché... deux? Tu n'en auras cure, ce n'était que des entraves pour ton ascension. Pour le moment, tu n'as pas la puissance nécessaire pour briser toute chose. Pas encore, mais elle est là...

La main de la femme se pose sur le pectoraux gauche de Jinzô.


_Elle est juste enfouie en toi et hurle pour sortir. Tu ne l'entends pas? Laisses-moi t'offrir ce qui te reviens de droit. Je suis sincère. Je t'offre de forger cette lame que tu es à un niveau d'excellence que personne d'autre ne pourrait atteindre. Mais je ne peux pas le faire si tu ne le souhaites pas aussi, et je n'ai pas l'intention de perdre du temps avec ceux qui préfèrent ramper quand ils pourraient voler et se faire maîtres des cieux.

La femme tends une main vers le bracelet d'acier qui retient le bras droit de Jinzô. L'instant d'après, le poignet du garçon et libéré de son entrave. Elle ramène alors la main de Jinzô vers son sein gauche, et la pose bien à plat dessus, sa main sur la sienne.

_Même ce coeur tu auras le pouvoir de le briser si tu le souhaites. Le briser dans ta main, et le faire cesser de battre. Et j'en serais heureuse car c'est que j'aurais accompli mon œuvre.

De son autre main, la femme libère le second poignet de Jinzô, et à nouveau, elle l'amène vers elle. Cette fois si, elle la pose toutefois autour de son propre cou.

_Mon nom est Miura Kumiko. Je t'ai choisi, toi, et aucun autre. J'ai été la seule à souhaiter ta survie dans la fosse. La seule à reconnaître ta force et ta volonté. Je n'attends rien d'autre de toi que tu fasses à ton tour ton choix. Tu peux me rejeter, là, maintenant. Je sortirais de cette cellule et nos chemins ne se mêleront pas. Quelqu'un d'autre me remplacera, et moi je t'effacerais totalement de ma mémoire, comme si tu n'avais jamais existé.

Kumiko rapprocha d'avantage son visage de celui de Jinzô, au point que si Jinzô bougeait ne serait-ce que de quelques centimètres en avant, il embrasserait sa geôlière. Elle ajouta.


_Ou tu peux me choisir, comme je l'ai fais pour toi, et tu auras alors sur cette terre une alliée implacable dont la seule volonté sera de faire de toi un roi.

Un long silence suivit, pas même interrompu par le passage d'un rat alentour. Kumiko demeura parfaitement impassible, et finalement, posa l'ultime question.

_Quel est ton choix... Jinzô? murmura-t-elle, son souffle léger chatouillant la bouche du garçon.


Ni peur, ni assurance débridée. Ni calme, ni agressivité. Ni colère, ni joie. Les yeux de Kumiko n'exprime qu'une attente sincère, et c'est la première fois que Jinzô peut voir une expression aussi claire et limpide sur le visage de cette femme. Elle ne lui ment pas, de ça il peut être sur. Oui, il a réellement le choix, en cet instant, de sa décision. C'est un sentiment des plus étranges, qui tranche radicalement avec ce qui lui est arrivé jusqu'ici. Cette femme attends réellement quelque chose de lui, dans sa réponse, mais plus encore, elle attends de lui offrir un retour. Lui qui n'a jamais rien eu ou peu s'en faut, se voit en cet instant dans une position de recevoir plus que n'importe quelle babiole précieuse. Recevoir le don de soi. C'est ni plus ni moins ce que cette femme ce propose de lui offrir.

Jinzô a le plus grand des choix. Le choix d'essayer de lui arracher le coeur, ou d'abaisser sa main. Le choix de l'étrangler rageusement, ou de retirer ses doigts. Le choix de lui mordre les lèvres ou de les embrasser.

Quelque soit son choix, son chemin s'en trouvera complètement changé.
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MessageSujet: Re: Cellule Jinzo...   Cellule Jinzo... Icon_minitimeMer 4 Déc - 1:22

Jinzo attends la douleur fulgurante qui le privera de sa jambe avec, certes une appréhension grandissante, mais l’acharnement dont il a fait preuve jusqu’à aujourd’hui et la fermeté de ses intentions ont quelque chose de rassurant pour lui. Il a douté, il a eu peur de l’attente et de l’obscurité, pendu par ces chaines mais à présent il sait qu’en étant dos au mur de cette manière, il n’a plus à douter ou à craindre.
Il sait que ses jours sont comptés, que chaque jour apportera plus de douleur et que la seule chose qui lui reste est son exigence envers lui même, son acharnement à ne plus laisser le plaisir à ses geôliers de voir sa détresse. Se battre juste pour cette fierté illusoire est son dernier combat et il compte bien le remporter et emmener ce sentiment avec lui dans la tombe puisqu’il n’a plus d’autres choix à présent.
Il sent les mains d’une douceur pareille à la soie se poser sur son genou et tout ses muscles se contractent en réponse à l’attente de la douleur qui lui fera bientôt passer ces dernières heures pour un aperçu du paradis. Tant et si bien que quand une légère pression repousse son genou vers le bas avec une subtilité presque irréelle, il reste un très court instant à lutter contre cette délicate pression.
 
La finesse dans les gestes et l’attitude de la femme semblent venir d’une tout autre personne que la furie qui lui a infligé toutes ses souffrances il y a quelques heures de là. La danse de ses doigts sur ses blessures encore fraîches, encore suintantes, fais parcourir un frisson dans le dos de Jinzo, persuadé qu’au moindre moment de relâchement ils se planteront dans sa chaire pour lui faire payer, une fois encore son impudence. Mais la douleur ne vient pas et après quelques instants sa gardienne commence même à lui parler comme si tout ce qui s’était passé n’était qu’un mauvais rêve.
La volupté dont elle fait preuve dans sa démarche n’a plus rien à voir avec le pas calculé, presque mécanique avec lequel elle s’était présenté à lui. La sensualité avec laquelle elle dépose sa main sur le torse endolori de Jinzo est aussi différente que peut l’être le jour de la nuit avec la manière sèche dont elle avait étudié sa musculature. Perdu par ce changement aussi soudain qu’inattendu, il faut quelques instants au jeune homme pour comprendre sans savoir comment il a réussi ce miracle, qu’il a survécu à l’épreuve qu’elle lui avait imposé.
 
Alors qu’elle se rapproche de lui, collant presque son corps sculptural contre celui celui de Jinzo et lui soufflant les grands projets qu’elle a pour lui, il sent sa main défaire un de ses liens et avant même qu’il ait pu étirer son bras fatigué, il sent une douce chaleur sous sa main. Sa geôlière plaçant sa main sur son sein dans un mouvement qui ne semble rien cacher à Jinzo, comme si sa colère n’avait plus lieu d’être puis après un court instant libère sa deuxième main pour la placer sur sa gorge. Dans cette position étrange, alors que les rôles sont totalement inversés, alors qu’un simple et dernier effort pourrait suffire à Jinzo pour écraser la trachée de cette femme et de s’enfuir de ce lieu, certes en mauvais état mais toujours vivant.
Mais les paroles et les gestes de cette femme le retiennent de tout acte inconsidéré. Pour la première fois de sa vie la personne qui le touche ne le fait pas dans le but de lui infliger quelque chose. Il a déjà été nu, entravé, blessé, forcé, que ce soit par des hommes ou des femmes, toujours on a voulu lui prendre ce qu’il avait de plus précieux ; sa vie, sa fierté, son humanité, sa volonté de feu et d’acier brûlant au fond de son regard. Mais jamais on ne l’avait soutenu ou laissé libre de ses choix, plus encore, jamais on ne lui avait offert le moindre intérêt, la moindre chose et là... Là, cette femme, cette déesse de mort drapée de noir attend qu’il choisisse d’accepter ou non son offre, d’accepter ou non son cadeau, de l’accepter elle ou bien de la rejeter.
 
Leurs yeux ne se sont pas quittés depuis de longues secondes, leurs souffles se mêlent à chaque respirations, un mélange de chaleur et de sueur froide parcours le corps ravagé de Jinzo. Pour la seconde fois en quelques heures il est troublé, incapable de comprendre, incapable de croire ce qui lui arrive dans cette situation si nouvelle, puis lentement, comme si les rouages de ses muscles depuis trop longtemps sollicités laissaient un peu de place à ceux de sa cervelle entre les élans de douleur et de fatigue, il se rend compte de ce qu’elle lui propose, aussi fou et malsain que cela puisse paraître de la part d’une personne qui l’a jugé et charcuté comme un simple bout de viande.
Alors, glissant sa joue contre celle de la femme, lui soufflant sa réponse d’une voix faible à l’oreille, comme si les murs avait des oreilles, comme 
si ces mots ne devaient être entendus que d’elle seule :

« - ... J’accepte Muira-dono. Que tout le sang qui fut versé ici vous servent tremper la lame qui d’un seul coup pourra trancher les cieux et les enfers, soyez mon fourreau jusqu’au jour où votre oeuvre soit complète et mon destin ait un sens... Peu m’importe d’être un roi parmi les hommes, un roi reste avant tout un homme... Je voudrai, non, je veux... »
 
Reculant sa tète de quelques centimètres, sentant la fatigue, les souffrances et la faim de ces derniers jours avoir raison de lui, commençant à perdre les bords de sa vision dans un néant flou, il se penche à nouveau vers la femme, presque nez à nez. La flamme de son regard n’éprouve plus le moindre doute... Survivre était toute sa vie mais à présent... A présent il a un but, un destin à forger de ses mains, plus grand que le plus fantasque de ses rêves :

« - Je veux être celui qui fera trembler les dieux eux même en leurs demeures ! »

Ses yeux se fermant lentement, se laissant glisser dans les ténèbres de la fatigue, il se force à prononcer une dernière phrase avant de sombrer en plaçant la main qui tenait la sienne sur la gorge de sa gardienne contre son propre cœur :

« - Si un jour je reviens sur ce pacte... Si un jour je reviens sur ma parole... Vous serez libre d’arracher ce cœur comme bon vous semble car j’aurai trahi votre choix... Et le mien. »


Sur ces derniers mots, les paupières de Jinzo s’abattent sur le brasier ses yeux comme des rideaux de fer et toute la résistance qu’il a déployé ces derniers jours semble s’envoler telle une feuille dans une bourrasque d’automne. Son corps gît là, inconscient, le visage contre celui de celle à qui il a décidé de confié sa vie et son destin, ses lèvres sèches posées contre celles, pulpeuses, de Muira dans un improbable et furtif baisé que seul le hasard ou le destin aurait pu placer ainsi, avant que sa tête emportée par son poids n’aille se loger dans le creux du cou de celle qui fut sa geôlière, son cauchemar et finalement sa sauveuse.


(HRP: Putain j'en ai chié à le faire ce post, trop d'idées et pas assez de manières de les mettre à l’écrit !)
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MessageSujet: Re: Cellule Jinzo...   Cellule Jinzo... Icon_minitimeDim 5 Jan - 17:59

Jinzo gît contre Miura de tout son poids, parti dans les méandres de son subconscient. La femme l'enserre de ses bras pour le soutenir, et lentement, s'affaisse sur elle-même jusqu'à se mettre à genoux, déposant la tête du jeune homme sur ces derniers. Un moment, elle observe la respiration calme et régulière de celui qui est désormais son protégé, caressant brièvement sa joue et repoussant quelques mèches de cheveux de son visage. De son autre main, elle passe délicatement ses doigts sur ses propres lèvres.

Faire trembler les dieux eux-mêmes en leur demeure... Miura eut un discret sourire. Si quelqu'un d'autre m'avait tenu ce discours, je lui aurais ri au nez. Mais pourquoi dans ta bouche j'ai envie d'y croire, Jinzo?


Des pas légers retentirent derrière la femme, avant qu'elle ne s'exprime à haute voix.

_Soignes le pour qu'il n'est jamais de séquelle de ses blessures. Je dois régler des affaires qui m'attendent. Je reviendrais rapidement constater ton travail.

Miura déposa précautionneusement la tête de Jinzo sur le sol de pierre de la cellule, avant de se relever et d'avancer vers la sortie. Avant de l'atteindre, elle s'arrêta brièvement et ajouta par-dessus son épaule:

_Que ce soit parfait sinon tu peux me croire, ce qu'il a reçu ne sera rien comparé à ce que tu recevras.

Sans attendre de réponse, qui ne vint jamais, et s'en plus d'attention pour la jeune fille au long cheveux d'un noir de jais qui venait d'arriver dans la cellule, Miura s'éclipsa.

Yuriko s'agenouilla prêt de Jinzo et entama ses soins avec sa concentration habituelle. Elle ne prêta pas attention aux hommes qui amenèrent un lit et un haut fauteuil de bois, qu'ils disposèrent à l'opposé l'un de l'autre.
Lorsqu'elle eut terminé pour aujourd'hui, une bonne heure après, Yuriko se leva et quitta la cellule en laissant la porte toute grande ouverte. Jinzo resta un petit moment allongé sur le sol ainsi, jusqu'à ce que quelqu'un pénètre dans la pièce et s'empare de lui avec précaution, pour le déposer sur le lit.

Dans ses rêves embrumés, il sembla à Jinzo apercevoir une silhouette élégante et sensuelle se glisser autour de son coeur pour l'étreindre d'une douce chaleur réconfortante. Une sensation que le jeune homme n'avait pas souvenir d'avoir souvent connue, mais après tout, peut-être n'était-ce qu'un rêve...

Jour 2: fin

(suite en court d'écriture mais j'ai été obligé de séparé en deux pour plus de cohérence)
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MessageSujet: Re: Cellule Jinzo...   Cellule Jinzo... Icon_minitimeDim 5 Jan - 18:26

Aspect temporel: j+7

Ses paupières s'ouvrent lourdement, et mettent un très long moment à s'accoutumer à la lumière ambiante. Deux torches ont été disposées dans la cellule, permettant une clarté bien supérieure à celle qui existait à son arrivée dans la cellule.

Jinzo est allongé dans un lit, certes pas de la meilleure qualité, mais un lit tout de même. Il se sent fatigué physiquement et étrangement, mentalement aussi. Son corps est un peu moite, comme s'il avait transpiré abondamment. Il a du mal à recomposer ses souvenirs sur l'instant, et ce n'est que le contact d'un tissu tiède sur sa peau qui le tire définitivement de sa torpeur.

Une jeune fille au long cheveux noir est visiblement entrain de s'appliquer à le laver, ou à laver ses blessures, il ne saurait le dire. Elle est installée sur un tabouret au chevet du lit, un panier de bandages et une bassine d'eau à son côté. Des couvertures de fortune sont repoussées au bas du lit, et Jinzo est toujours dans son plus simple appareil. Son genoux brisé le lance encore mais s'il prête attention à ses sensations sur l'instant, le jeune homme peut d'ors et déjà comprendre qu'il pourrait arriver à le bouger légèrement s'il le souhaitait, aussi incroyable que cela puisse paraître, Jinzo sachant pertinemment qu'en temps normal la guérison d'une telle blessure prends plusieurs mois.

Une légère douleur au crâne lui vrille encore les sens mais elle se fait relativement lointaine.

Dans la cellule, contre le mur en face de celui prêt duquel trône le lit de Jinzo, une silhouette est assise sur un haut fauteuil de bois couvert par un coussin, ses yeux clos, semblant dormir paisiblement, bras croisés et lovée dans le dossier. Sa respiration est à peine audible sous le crépitement des torches. Jinzo reconnaît immédiatement Miura, vêtue à son habitude quoique ses vêtements si impeccable en temps normal puissent lui paraître quelque peu chiffonnés s'il y prête attention. Pour tout autre personne que Miura, ce détail n'aurait eu aucune importance mais la concernant, c'est un fait suffisamment remarquable pour être noté.

Le feu crépite doucement sur les torches. De temps à autre, la fille au cheveux noir plonge le tissu dans la bassine, et reprends son œuvre sur le torse de Jinzo qui sent que la plupart de ses blessures corporelles sont soit refermées, soit en voie de disparition.

La jeune fille n'a semble-t-il pas remarqué le réveil du jeune homme, ou feigne de l'avoir vu. Lentement, les secondes s'égrènent.
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MessageSujet: Re: Cellule Jinzo...   Cellule Jinzo... Icon_minitimeJeu 9 Jan - 19:08

Jinzo rêve, un rêve d’une douceur incroyable et presque inconnu qui le berce avec tendresse... Et la sensation d’apaisement, le fait de ne plus se sentir attaché et l’absence de la cuisante douleur des derniers jours le surprennent tellement que pendant une seconde, une pensée vient éclater dans son esprit, lui faisant perdre pied alors qu’il n’a même pas encore ouvert les yeux :
 
( - Plus de douleur, je ne sens plus mes chaines... Je suis... Mort ? )
 
C’est un contact tiède et humide sur son torse qui lui fait se rendre compte qu’il a encore un corps et que les ténèbres dans lesquels il est plongé sont juste ses paupières encore closes, sans doute trop fatiguées pour s’ouvrir par réflexe, alors lentement il ouvre les yeux et embrasse du regard ce que la pièce a à lui offrir. La première chose qui le frappe n’est pas le fait qu’il soit sur un lit ou que l’on s’occupe de ses blessures mais qu’au milieu de ce repère de monstres et de démons, la personne qui s’occupe de lui semble être d’une fragilité déconcertante, aucune aura de danger n'émane d’elle mais quelque chose semble lui manquer, comme si elle était absente malgré son application à nettoyer ses plaies.

Stoppant la main de la jeune fille qui s’affère sur son torse, il se redresse à l’aide d’un de ses bras pour se retrouver assis sur son lit, les jambes bien tendus devant lui, encore réticent à les bouger. Apres quelques courtes secondes pendant lesquelles il ressent encore un élancement lui parcourir le crane et la présence malsaine encore présente en lui, il relâche le bras de la fille et s’adresse à elle, se rendant compte qu’on lui a sans doute donné à boire car sa gorge meurtrie par la soif et ses lèvres craquelées par la sécheresse ne sont plus qu’un mauvais souvenir.

« - Je ne suis pas sur, vu comment semble fonctionner les choses ici, que tu t’occupe de moi par bonté d’âme et je suis même prêt à parier qu’on a du te mettre le couteau sous la gorge pour que tu le fasse mais dans le doute, je te remercie de tout le travail que tu as fais là dessus. »

Apres quelques secondes à regarder son corps comme si ce n’était pas vraiment le sien, il tend les bras devant lui et fermant ses doigts un à un, serrant les poings pour les placer finalement devant ses abdominaux, il ferme les yeux et prend une grande respiration.

Son corps se contracte, se durcit, mais pas uniquement de manière musculaire, son esprit s’affine, s’affûte, comme pour prendre conscience de chaque cellules de son corps, de l’intérieur de ses os à la surface de sa peau, courant dans chacune de ses veines et enfin, une fois qu’il a refait connaissance avec son corps entier, avec cet outil qui lui a si souvent sauvé la vie et qui une foi encore a tenu bon, il rouvre les yeux.
Une fine vapeur semble se détacher de sa peau, séchant l’humide et léger voile d’eau déposé sur son corps par la jeune fille, comme si l’énergie dégagée pendant son court instant de concentration avait réchauffé son corps. Satisfait, presque confiant de se retrouver en presque totale possession de ses moyens et en observant plus attentivement les muscles jouant sous sa peau devant lui, son regard s’arrête un moment sur son entrejambe d’un air interdit avant de lâcher à mi-voix :

« - ... Ah oui, forcement, c’est le matin... Bonjour. »

Puis comme si de rien n’était, tournant la tête vers son infirmière de fortune avec le même ton désinvolte et tout en pointant sa nouvelle « tutrice » du doigt :


« - Je pourrai me lever dans combien de temps ? Je ne suis pas sur que ma gardienne soit, malgré toutes les qualités dont elle a fait preuve jusqu’à présent, un exemple de patience. »
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MessageSujet: Re: Cellule Jinzo...   Cellule Jinzo... Icon_minitimeSam 1 Fév - 19:25

Dans la main musclée de Jinzo, le poignet de la jeune fille, fin et délicat, est comme une brindille de bois. Il lui suffirait probablement de serrer pour le briser. Néanmoins, alors qu'il a stoppé le travail de la jeune fille dans son élan, celle-ci lève un regard parfaitement neutre sur la situation. Aucune peur ou inquiétude ne transparaît sur son visage, ni aucune émotion d'ailleurs, à tel point qu'on pourrait croire que son expression ne changerait pas même si effectivement Jinzo prenait le parti de lui briser son membre.

Yuriko mets un instant à s'apercevoir que Jinzo a relâché son emprise, et rabaisse calmement sa main sur ses genoux alors qu'il semble vérifier l'état de son organisme et s'adresse à elle.
Devant les remerciements qu'il lui destine, la jeune fille n'a pas plus de réaction qu'un battement de paupières, et s'est avec une absence parfaite qu'elle observe Jinzo se ressaisir pleinement de ses moyens, avant qu'une fine vapeur ne s'échappe brièvement de son corps et s'évapore dans l'air.

Lorsque Jinzo finit par regarder entre ses jambes pour finalement ponctuer son regard d'un "bonjour" assez ironique, Yuriko baisse un regard presque mécanique sur l'objet de son "salut". Globalement, elle ne paraît pas découvrir d'avantage de réaction que précédemment. Néanmoins, ses joues rosissent légèrement, un phénomène d'autant plus notable qu'il tranche avec le calme et l'immobilisme parfait de la jeune fille. On croirait presque que c'est son corps qui réagit par automatisme et non son esprit.

J'ai chaud... aux joues. Pourquoi? C'est ridicule. J'ai déjà vu le sexe d'un homme auparavant... pourquoi je me sentirais embarrassée aujourd'hui? C'est... complètement ridicule...

Yuriko se leva du tabouret où elle était assise, et reposa le tissu imbibé d'eau sur le rebord de la bassine. Elle repoussa plusieurs longues mèches de cheveux obstruant sa vue, et fixa en coin Kumiko, dormant toujours paisiblement dans le fauteuil de l'autre côté de la cellule, alors que Jinzo posait sa question suivante. Tout en continuant de la regarder, elle lui répondit d'un ton monocorde, avec une précision notable.

_Tu devrais déjà pouvoir bouger légèrement ta jambe. Dans deux jours tu seras capables de t'appuyer dessus et de remarcher sans abuser, et dans moins d'une semaine et demie, tu devrais pouvoir te déplacer librement, excepté courir à une allure soutenue pendant une trop longue durée. Comptes dix sept jours au total pour retrouver la pleine possession de ta jambe, et double le tout si tu fais le moindre pas contraire à ses recommandations.

Yuriko se tut quelques instants, pensive. Ou peut-être pas. L'absence d'expression évidente et de sentiment dans son attitude rendait vraiment difficile de cerner ses pensées. Elle entreprit finalement de ramener la bassine d'eau vers l'entrée de la cellule, ainsi que le panier de bandages, visiblement prête à prendre congé. Toutefois, alors qu'elle plaçait la bassine d'eau sur sa tête, la tenant d'une main, et prenait le panier sur son flanc après s'être adroitement baissée sur ses jambes repliées, la bassine toujours sur sa tête, elle ajouta en se tournant vers Jinzo.

_Tu as dormi cinq jours complet. Un sommeil plutôt... agité. Tu as été pris d'un accès de fièvre virulente, au point que tu aurais bien pu en mourir. Tu délirais, tu hurlais, et l'instant d'après tu respirais si lentement qu'on aurait dit que ton coeur allait lâcher d'un instant à l'autre. Tu passais de brûlant à froid comme un mort en quelques minutes. Miura-dono a refusé que quiconque autre que moi t'examine, et elle a bien fait. Les autres auraient fait n'importe quoi. Ce n'était pas une fièvre normale.

Le regard de Yuriko se posa un instant sur Kumiko, avant de revenir à Jinzo.


_De nombreuses fois, elle a du s'allonger contre toi pour te maintenir au chaud lorsque tu te refroidissais comme un glaçon. Quand tu brûlais, elle t'épongeait elle-même. Et quand...

Yuriko s'interrompit assez brusquement. Elle fixa Jinzo longuement, et pourtant, c'était comme si son regard ne le voyait pas vraiment, comme si sa vue se portait sur autre chose et que ses yeux fixes étaient devenus un leurre l'espace d'un moment.


_Bref. Je n'ai jamais vu Miura-dono s'abaisser à ce genre de comportement. Jamais. Tu dois être... spécial à ses yeux. Elle t'as veillé tout ce temps. Ce qui en dit long sur sa patience. Tant que tu ne l'as courrouce pas. Bien. Je prends congé. D'autres affaires m'attendent, à moins que tu es encore une brève question?
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MessageSujet: Re: Cellule Jinzo...   Cellule Jinzo... Icon_minitimeDim 9 Fév - 15:23

Attentif à ce que lui dit La jeune fille, il bouge légèrement sa jambe sans vraiment y croire, s'attendant à quand même ressentir une pointe de douleur. Et finalement alors qu'une simple gène se fait sentir au niveau de son genou il se concentre à nouveau sur le discours de Yuriko qui lui explique l'implication dont à fait preuve celle qui le guidera à présent, il ressent un sourire se dessiner sur son visage, pas un sourire de moquerie ou de bravade dont il a si souvent usé et abusé mais cette fois un sourire qui le replonge des années en arrière alors qu'il n’était qu'un enfant et que parfois les nuits trop froides, Wataru et lui se collaient l'un conter l'autre pour préserver le peu de chaleur qu'ils avaient dans le dortoir glacial de l'orphelinat.
Pendant un court instant il fit bien plus jeune, plus innocent et même si ce souvenir était d'une certaine douceur, il l’effaça rapidement car il ne s'accompagnait hélas pas que de bonnes choses.
Se retournant vers La jeune fille avec son air habituel il hocha la tête tout en essayant de se lever.

"-Je n'ai plus de questions et tes réponses étaient même plus que je n'avais demandé, maintenant je me sens redevable envers toi et plus encore envers elle..."

Sautillant sur sa jambe valide, toujours dans le plus simple appareil, il vint se placer devant le siège de sa tutrice et d'un mouvement souple en équilibre sur un seul pied il s'agenouilla devant elle dans une stature qu'il avait vu faire par un de ces guerriers en armure devant leurs maîtres. Sans se retourner il lance vers Yuriko:

"-... Elle m'a veillé pendant tout ce temps, je me dois au moins de la remercier comme il se doit. Et comme je ne suis pas versé dans tout ces trucs de courtoisie je pense que je vais attendre qu'elle se réveille. Tu peux aller t'occuper de tes affaires et pour ma jambe, j'essayerai que tu n'ais plus à t'en occuper à l'avenir, ou de mon corps en général... Du moins pas de cette manière."

Et dans le silence il attend, couvant du regard cette si parfaite qui par son étreinte avait ramené à son esprit le peu de joie qu'il avait connu dans sa vie.
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MessageSujet: Re: Cellule Jinzo...   Cellule Jinzo... Icon_minitimeVen 14 Fév - 2:27

Plusieurs minutes s'écoulèrent après le départ de Yuriko. Avant de s'éclipser, elle n'avait ajouté qu'une simple précision:

_Il y a une cloche sur le crochet au mur -- elle indiqua l'objet en tournant son regard dans la direction adéquate -- si tu as besoin de moi, fait la sonner trois fois longuement. Ne me déplaces pas pour rien ou je ne viendrais plus. Yuriko, c'est mon nom. Je suis contente que tu sois encore parmi nous, Jinzo-san.

Sa voix, pourtant, n'exprimait pas la joie que suggérait ses mots. Être expansive ne faisait pas parti de son caractère à n'en pas douter.

A présent, Jinzo attendait patiemment le réveil de Kumiko. Les légers pas de Yuriko avaient disparu dans le lointain, étouffés derrière le bruit d'une lourde porte qui se referme. La cellule restait silencieuse, n'était le crépitement omniprésent des torches sur les murs. Jinzo avait pu s'apercevoir également que des vêtements gisaient au pied de son lit de fortune. Du moins, un pantalon usé. Juste de quoi s'habiller un peu en somme.

Jinzo dévisage Kumiko dans son sommeil. Ainsi endormie, la jeune femme paraît aussi vulnérable que le serait n'importe quelle femme à sa place. En prenant le temps de l'observer, ce qui marque tout à coup Jinzo, c'est que Kumiko ne doit pas être tellement plus âgée que lui. Son accoutrement, ses manières et son maintien la vieillisse probablement. A bien y regarder, il lui donnerait une dizaine d'année maximum de plus que lui. Il est difficile d'imaginer, en cet instant, que derrière cette rare et jeune beauté puisse exister une furie de destruction absolue... et pourtant.

Alors que Jinzo continuait de détailler celle qui lui servirait de guide désormais, sa vue se brouilla progressivement. Il avait comme de la buée devant les yeux. Par instant, sa vue se coupa même, comme s'il avait clos ses paupières. Sauf que Jinzo savait avoir les yeux grand ouvert. Le néant absolu s'abattit sur lui et il ne perçut plus rien pendant un long moment. Une sensation désagréable le gagna dans l'estomac. Il se sentit sur le point de régurgiter.
Soudain, sa vision revint parfaitement. L'impression de malaise s'estompa. Le monde lui parut immédiatement différent. On aurait dit qu'un voile violet recouvrait sa vision, mais pas seulement. Tout ce qui l'entourait lui sembla incroyablement détaillé, précis et... vivant. L'espace autour de lui grouillait d'agitations infimes qu'il n'aurait jamais perçu avant, à l'oeil nu. Les mouvements respiratoires de Kumiko s'étaient ralentis, du moins à la vue de Jinzo. Il les percevait avec une précision hors norme, jusqu'au très discret entrebâillement des lèvres de la jeune femme à chaque cycle d'inspiration et d'expiration. Il "voyait" presque les particules d'air entrer dans sa bouche comme un flot d'énergie naturelle, et ses sens accompagnaient ce flux jusqu'à pénétrer dans le corps de Kumiko, lui faisant deviner la position exacte de tous ses organes internes.
C'était comme si Jinzo venait de s'ouvrir au monde d'une manière nouvelle et... incroyablement intime, plus intime qu'il n'était possible de l'être dans les rêves les plus fous.

Finalement, Jinzo vit sa propre main se tendre vers Kumiko, lentement. Ses tempes lui firent brusquement un mal de chien et ses sens se vrillèrent quelques secondes. Il s'aperçut qu'il ne contrôlait plus rien, pas même son propre corps et derrière la douleur, le jeune homme perçut un sentiment de satisfaction et d'extase qui ne lui appartenait pas. De l'amusement proche de l'ironie également. Enfin, il discerna une envie irrésistible de voir de magnifiques sillons de sang se répandre et couler sur la belle peau satinée de Kumiko, alors que sa main continuait de s'approcher dangereusement du cou de la jeune femme. Un picotement important naquit au bout de ses doigts tendus. Il y avait une énergie vibrante, tranchante, qui s'y rassemblait. Les pensées de Jinzo étaient troubles, parasitées. Il lui semblait percevoir une voix s'adresser directement à son esprit mais malheureusement, Jinzo ne comprenait rien à son charabia. Une chose était claire cependant. si ses doigts atteignaient le cou de Kumiko, la vision qui avait germé dans sa tête d'une ouverture saillante et dégoulinante de sang sur le cou de la jeune femme se réaliserait.

Jinzo était impuissant. Il entendait dans ses tempes les battements de son propre coeur battre à tout rompre, alternant avec les battements de coeur de Kumiko qu'il distinguait entre les siens. Il avait chaud, très chaud. Son corps se couvrit de sueur à une vitesse étonnante. Il se tenait sur sa jambe valide, juste devant elle, et devant la scène qu'il jouait en marionnette, l'effroi de voir s'envoler la promesse qu'il venait tout juste de faire quelques jours auparavant traversa ses pensées.

Cette promesse valait-elle réellement quelque chose? Avait-il réellement ancré son but comme étant son plus profond désir? Ou tout ceci n'était-il qu'une illusion mensongère dont il pouvait sortir, en laissant simplement l'instant s'exécuter? Sa volonté pouvait-elle suffire et était-elle d'agir contre ce qui semblait s'être imposé à son corps?
Quoiqu'il en soit, ses doigts continuaient d'avancer. Bientôt, ils ne furent qu'à une petite dizaine de centimètre de leur objectif. La respiration de Kumiko, curieusement, s'était quelque peu accélérée...


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MessageSujet: Re: Cellule Jinzo...   Cellule Jinzo... Icon_minitimeMar 18 Fév - 14:51

Tout d’abord c’est un sentiment plaisant, attrayant même qui surprend Jinzô après que sa vue lui soit revenue, c’est comme si il avait devant les yeux le monde tel qu’il aurait depuis toujours du le voir et que ce malaise avait révélé cela, le privant de sa vue pour mieux lui redonner ensuite.

Hélas ce sentiment fut de courte durée car contre sa propre volonté il vit sa main se lever et une douleur se planta avec fureur dans son crane. Tout le plaisir qu’il avait de voir les choses sous ce jour nouveau s’envola en sentant cet incompréhensible mal et par dessus tout, il sentit un autre sentiment de joie naître en lui, mais cette fois il n’avait rien à voir avec lui, rien à voir avec le réjouissant spectacle qui s’offrait à lui. Cette fois il y avait quelque chose de mauvais dans cette joie, quelque chose de malsain et surtout il sentait bien qu’il n’en était pas le propriétaire, une chose, une force l’utilisait comme un objet, une vulgaire marionnette et soudain, comme un éclair dans le brouillard, le lien se fit dans son esprit... La fille qu’il avait surnommé Kugutsu, la marionnette du nom de Sae qui lui avait inoculé il ne sait quel horreur qu’il avait sentit ramper dans son corps et son esprit, se tapissant dans l’ombre, attendant son heure. Et la phrase si énigmatique que sa tutrice avait prononcé après l’avoir dévisagé suite à cet incident, elle avait parlé d’un certain... Endô-san. Et à présent la chose dans sa tête avait prit le contrôle, un contrôle total doublé d’une réjouissance sadique à l’idée de ce qui allait se passer, de ce qui se passait à l’instant même.
 
Ses doigts étaient à la fois merveilleux et terribles à regarder, il savait qu’elle était leur finalité ainsi chargés d’énergie mais le spectacle qu’ils lui offraient étaient d’une beauté troublante, sans compter ce bruit dans sa tête, comme un discours incompréhensible venant alourdir ses pensées, endormant ses sens. Il serait si facile de se perdre à écouter cette voix, de regarder ce que cette si radieuse énergie pouvait faire entre ses mains, voir la vision du cou de Kumiko teinté de rouge se réaliser sous ses yeux, se libérer des promesses et des doutes, être libre de son propre esprit, laissant les rennes à qui les voudrait, après tout il avait bien mérité de se reposer après toutes ces années à lutter comme un chien pour sa survie.

Alors comme le reflux d’une vague, une autre voix se fit entendre sous le discours incessant sapant sa volonté, une voix qu’il connaissant bien, une voix qu’il avait écouté toute sa vie, une voix qu’il savait qu’elle ne parlait jamais sans désserrer les mâchoires, cette voix c’était la sienne, celle qui jours après jours avait mordu la vie à pleine dents, que ce soit pour en profiter ou pour l'empêcher de fuir. Elle suis soufflait des mots qu’il n’entendait pas vraiment, submergé par charabia incessant qui résonnait en lui, mais petit à petit, pareil à la marée, sa voix revint avec plus de force, gonflant à chaque fois qu’elle venait s’écraser contre le mur que formait la voix étrangère dans son esprit.
Enfin il pu l’entendre, le murmure quasi inexistant s’était mué en un hurlement de rage primal d’une violence telle qu’il n’aurait su dire à cet instant si ces mots résonnaient dans son esprit ou contre les murs de sa cellule, écrasant avec colère la voix étrangère qui voulait prendre sa place.
 
« - C’est mon corps ! Mon esprit ! Ma volonté ! Tu as déjà ta marionnette, je ne serai pas ton jouet, je ne serai plus le jouet de personne ! Jamais ! »
 
Comme si son ardeur avait pendant un instant ramenée ses sens à la raison, il ordonna à tout les muscles de son corps de s’arc-bouter vers l’arrière et malgré les recommandations de Yuriko il pria même sa jambe blessée de se planter dans le sol afin de pouvoir se jeter en arrière avec toute la force dont il était capable. Son corps déjà couvert de sueur sembla ouvrir en grand toutes les vannes qui lui restait, il vit sa vision se troubler sous l’abondance de la sueur qui ruisselait sur son visage, dans ses yeux et son corps, il sentit chacun de ses muscles se réveiller et tirer dans la même direction. Si il n’avait pas été sous cette étrange emprise il se serait catapulté dans le mur opposé, traversant sans doute toute la pièce sans toucher le sol avant de heurter de plein fouet la pierre de la cellule à plusieurs mètres de là mais à cet instant précis, en résultat à la frénésie de rage dans son esprit et de tout les efforts de son corps, le seul résultat fut que pendant une seconde, une minute, peut être une éternité, sa main s’arrêta à quelques centimètres de la gorge de sa tutrice et d’entre ses mâchoires serrées s’éleva sa voix, un murmure d’une fureur dévorante mais d’une clarté sans équivoque :
 

« - Jamais je ne trahirai mon choix... Ni le sien ! »
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